|
Alors je peins et je suis le roi ! C'est comme un bon bain chaud. La
mue d'un animal à squelette externe. La différence est à peine
croyable.
Quand je me suis lancé dans cette aventure (peindre la lucidité grâce à
la mémoire), j'avais décidé de tout m'autoriser. Dans les faits, cela a consisté à presque tout m'interdire : le dessin,
les demi-teintes, les petits pinceaux, les gros, les touches
appliquées... L'idée était évidemment de les réintroduire plus tard, de
façon mesurée, sentie. Après avoir cerné et fixé ce truc carré, violent et gribouillé qui constitue l'essentiel pour
moi.
J'enclenche la deuxième en ce moment même. Une nouvelle ère
commence, avec davantage de liberté technique et donc un pas vers le
spectateur.
"Le bain pour le bleu de roi se compose, en premier lieu et
après les encollages ordinaires, de cinq livres de bleu de Prusse,
trois onces de bleu de vitriol et trois pintes d'eau. Pour le deuxième
bain, de cinq livres de bleu de Prusse et trois pintes d'eau de
rivière. Le troisième et dernier bain se compose de cinq livres de bleu
de Prusse, trois onces de bleu de vitriol, trois pintes d'eau de
rivière et une pinte d'eau de gomme adragante." Une société de gens de lettres, Dictionnaire des découvertes en France de 1789 à la fin de 1820, tome XII.
|
|