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Palette "image grossière et réalisme"
Peinture acrylique sur raquette

Une palette de peinture grossière. L'origine d'un autre réalisme ?




2011 n°59





  - Alors pourquoi refuser le dessin et ne plus se consacrer qu'à cela au contraire ?

  - Les variations de valeur me passionnent. De même que les variations de netteté.
  Le dessin ou la gravure, quelle que soit la technique employée, doivent choisir une tranche de la réalité visuelle. Et ensuite s'y tenir de façon cohérente. Le degré de netteté est choisi une fois pour toute pour un élément. On peut y voir une réalité donnée. En infographie, on peut résumer cela à la touche "seuil" sur laquelle on peut appliquer un certain degré de flou.

  Seulement, je me passionne beaucoup plus encore pour la reproduction d'une perception de la réalité. C'est-à-dire d'une vue moins instantanée. D'une réalité plus subjective pense-t-on de prime abord, par habitude. Seulement à y regarder de plus près, ce n'est pas si évident.

  On peut en tout cas prendre le parti que la réalité picturale avec ses couleurs dépasse celle du dessin, de la photo par extension. Ce qui déborde d'un soupçon le cadre de mon propos initial, mais c'est bien de cela dont je parle, au fond.

  Aussi rigoureusement scientifique que soi la reproduction, la partialité est totale et la réalité par le fait trahie. Un exemple facile à expérimenter pour les gens qui comme moi, ont la chance d'être myope : regardez un visage de face, et analysez la forme et la largeur du nez avec vos lunettes sur le nez. Retirez-les, et devant vos yeux éblouis, vous verrez la forme radicalement changer ; la largeur diminue de moitié par l'opération de l'ablation pure et simple des ailes du nez. La longueur, elle, reste inchangée.

  L'érosion de la perte des détails, si elle obéit à des lois simples, affecte les formes plus étrangement qu'on le penserait. La réalité visuelle d'un objet est beaucoup trop mouvante pour qu'un instantané photographique puisse en témoigner absolument. Comme le dessin, ou le scanner médical, la photo choisit une tranche de réalité et une seule.

  La peinture par touches colorées, sans faire du pointillisme, c'est bien d'elle dont je m'occupe, permet quant à elle de présenter plusieurs réalités en une image. Le choix de couleurs indépendant des valeurs permet de livrer simultanément plusieurs "tranches". Mieux, elle permet d'en présenter des bribes, des morceaux choisis, sans en exclure d'autres, au gré des réminiscences de perception.

  Nous découvrons alors, une infinité d'images composables en une seule : une sur l'échelle classique des valeurs, et puis une du vert au rouge, une autre du bleu au jaune, etc. Toutes librement utilisables dès lors qu'on prend quelques distances par rapport à leur conformité avec la nature. On peut même jouer avec leurs résonances culturelles. Un monde de possibilités infinies est ouvert !

  Différents points de vue dans le temps pour dépeindre l'objet, comme le cubisme le faisait dans l'espace, mais donc sans aucune déstructuration...





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