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Un rouge et un bleu dits primaires (et un petit gris-beige dit souris pour maitriser le phénomène).
Un des plus vieux mélanges, parmi les plus connus de notre siècle où
les classes maternelles sont des souvenirs d'enfance presque universels
: le bleu et le rouge tout bêtes des gros pots pour collectivités
scolaires. Même l'odeur semble familière.
Tiens, cela me rappelle que l'on revêtait de magnifiques
tabliers-cirés de peinture... Et que j'ai vu déambuler il n'y a pas
deux jours une petite cohorte de mini-peintres en mission
scolaire, habillés de pied en cap... de sac poubelles. Est-ce la crise économique qui sévit dans nos écoles jusque dans
les plus sordides détails, ou est-ce que nos tabliers étaient juste
nuls, car horriblement chiants à nettoyer ?
Toujours est-il que c'est une évolution qui peut-être qualifiée
de soustractive : les temps modernes ont privé ces écoliers de
l'accessoire sacré de mon enfance. C'est un peu étrange...
Mais faire évoluer les couleurs d'une palette engendre aussi des
pertes. Pas de matière, étant donné que rien n'est sensé se perdre,
mais de lumière renvoyée. Plus de matières colorées veut dire plus
d'absorption de rayons lumineux. C'est la synthèse soustractive des
couleurs qui tachent. Mélanger les couleurs fondamentales produira le
noir. Elle s'oppose à la synthèse additive des lumières de nos
télévisions, où mélanger les couleurs fondamentales produira le blanc.
Hélas, on ne peint pas encore couramment les objets avec de la
lumière. Et cette palette montre un mélange à l'évidence bien
soustractif : d'un bleu et d'un
rouge vif de clarté moyenne, nait un violet extrêmement sombre, presque
noir en haut à droite. L'ajout
de blanc ayant un effet dé-saturant notoire, on comprend aisément qu'il
faut un peu plus des trois tubes de couleurs fondamentales pour
obtenir une palette confortable.
On comprend aussi le désarroi des petits écoliers les plus
zélés qui voulant bien faire, tentent des mélanges un peu plus
compliqués et qui débouchent sur des couleurs un peu trop sombres.
- Maman, pourquoi je peux pas aller au judo mercredi, et c'est quoi un ksikologue ?
"[...] le teint violet, une peau épaisse, le nez gros et rouge,
des pieds et des mains de grandeur disproportionnée avec le corps, une
lourde mâchoire, et des fibres flasques ; il a le pouls lâche et
pénible ; une démarche et une action pesantes, rustiques, machinales."
Julien Joseph VIREY, Officier de santé en chef, à l'Hôpital militaire
de Paris, L'art de perfectionner
l'homme, livre premier, Section II, Des élémen(t)s qui constituent nos
corps, Chapitre IV, Description comparée des tempéramen(t)s simples et
de leurs dispositions morales, (1809).
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