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Donc si la valeur "B-CMJN"* d'une couleur ne m'intéresse que de
façon relative à celles qui l'entourent, qu'est-ce qui me fait pencher
vers plutôt telle couleur que telle autre au moment de la première
touche ?
- Je ne sais pas vraiment. C'est au démarrage d'une toile, plus
une question de texture, de qualité dynamique de la pâte colorée que de
couleur. J'aime que cela soit une valeur suffisamment contrastée, pas
trop, mais c'est tout.
Après d'une couleur à l'autre, les comportements
de glisse et de couvrance, sont incomparables. Cela entre en jeu à
l'instant du choix. Choix auquel j'accorde, sauf référence particulière, peu d'importance tous
comptes faits.
La palette ci-dessus montre des couleurs que je trouve
sympathiques, belles comme un bel objet. Leur matière me plait. C'est
assez indépendant de la couleur. Deux peintures
chromatiquement presque identiques peuvent me convenir très
différemment. Cela renvoie, je pense, au degré d'homogénéité, au grain,
à la façon de couvrir.
Je ne sais pas si vous voyez ces grosses ventouses de caoutchouc
destinées à déboucher les bondes encombrées. Et bien il existe les pots
de fleurs standard, qui peuvent avoir exactement la même couleur, et
ce dans une (non-)brillance approchante. Or l'impression laissée par
les deux, plus par l'expérience du contact que par la vue, est
extrêmement différente.
Le fait est que j'utiliserais volontiers, facilement et
abondamment cette terre cuite en pâte à tartiner, quand je
n'utiliserais qu'avec parcimonie, et pour des effets bien délimités et
particuliers, le caoutchouc de toilettes. Mais je ne suis bien sûr pas
à l'abri de me mettre à l'employer massivement et quelque peu
étrangement, comme il se doit.
Au final l'importance en est microscopique. La couleur n'a
qu'une importance anecdotique et personnelle en dehors du contexte des
couleurs qui l'entourent.
* : Cyan, Magenta, Jaune, Noir : ce sont les couleurs de l'imprimerie,
j'ajoute évidemment le B de blanc pour la peinture.
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